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    Le 24 octobre dernier, ce sont plus de 20.000 personnes qui ont manifesté à Carcassona leur soutien à la langue occitane. Autant qu'à Besièrs en 2007, et le double par rapport à la première manifestation pan-occitane de 2005, toujours à Carcassona en Lengadòc.

    Les revendications portées par le collectif organisateur Anèm Òc sont les mêmes depuis cette date: plus d'occitan dans l'enseignement, plus d'occitan dans les médias, plus d'occitan dans la vie de tous les jours, en somme la mise en place d'une réelle politique linguistique en Occitanie.

    Mais depuis 2005, rien n'a changé ou presque, et l'Etat français reste un des Etats les plus arriérés d'Europe quant à la reconnaissance des peuples et cultures qui vivent sur son territoire. La part d'occitan proposée par la télévision publique est, plus que ridicule, indigne d'un service dit public. Elle est symptomatique de l'incapacité de la République française à décentraliser et déléguer les pouvoirs, fonctionnant selon un système « capitale - provinces » comme pouvait le faire Rome avec son empire colonial. Tout ce qui sort de la sphère parisienne est soit ringardisé, soit infantilisé, soit tout simplement nié.

    N'en déplaise aux franchouillards de tout poil que l'on retrouve dans la plupart des partis français, du NPA au FN, la manifestation occitane du 24 octobre était éminement politique. Si l'occitan périclite aujourd'hui, c'est justement à cause de cette domination quasi impérialiste des élites parisiennes et de leurs sbires locaux qui s'étant appliqués à affaiblir considérablement la conscience occitane dans la population, s'apppliquent aujourd'hui à empêcher toute autonomie dans quelque secteur que ce soit. Les occitans ne sont pas maîtres de l'avenir de leur langue pas plus qu'ils ne sont maîtres de l'aménagement du territoire occitan ainsi que de toutes les compétences qui font d'un peuple un peuple libre.

    Ainsi la tactique considérant à tout attendre de l'Etat montre aujourd'hui ses limites. S'il faut accentuer la pression sur les pouvoirs publics pour exiger un minimum de respect pour les cultures autres que françaises, l'engagement dans des alternatives concrètes et locales à la politique jacobine semblent dorénavant indispensables. Le robinet des subventions, qu'on ouvre et qu'on referme selon le bon vouloir de quelques uns, n'est pas en capacité de garantir un avenir pour l'occitan ni l'élaboration d'une société parfaitement bilingue.

    Si une partie des manifestants le 24 octobre sont restés sur une revendication linguistique terre à terre, d'autres, de plus en plus nombreux, ont pris conscience du fond du problème et de l'injuste traitement infligé aux occitans comme aux autres peuples d'Hexagone.
    « Occitan Lenga Oficiala », « Libertat per lo país », des slogans qui ont résonné dans les rues de Carcassona et qui prennent aujourd'hui tout leur sens.

    Le collectif Anèm Òc l'a annoncé : la manifestation du 24 sera sans doute la dernière du genre. Patients jusqu'à maintenant, les organisateurs souhaitent dorénavant des actions plus radicales, mais non violentes précisent-ils. Si les dernières déclarations du ministre Mitterrand remettent en cause l'engagement gouvernemental d'établir une loi pour les langues dites « régionales », les occitans ne désespèrent pas pour autant. Depuis 1000 ans, ils ont sû maintenir une langue qui les lie des vallées italiennes à la Gascogne, alors qu'ils n'ont jamais été réuni sous une même administration politique et que les français ont tout fait par le passé pour imposer leur culture et ainsi préserver leurs conquêtes.

    Tant que vivra l'occitan, l'Occitanie vivra, et les occitans vivront non pas parce qu'ils sont plus forts, mais parce leur combat s'inscrit dans le sens de l'histoire : la reconnaissance et le respect de tous les peuples et la fin des Etats Nations fantôches et usurpateurs.


    TRACT version PDF : http://www.libertat.org/media/tract/carca_fly_fr.pdf

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  • La section auvergnate de LIBERTAT appelle l'ensemble de ses militants et sympathisants à venir manifester le 24 octobre à Carcassonne pour la défense de la langue et de la culture occitane.

    Mouvement révolutionnaire anti-colonialiste, anti-capitaliste et anti-fasciste LIBERTAT entend défendre les minorités culturelles et tous les peuples colonisés, et participe ici au combat contre le pouvoir français jacobin, rouleau compresseur impérialiste destructeur des peuples et des cultures.

    La défense de la langue occitane nous amène ici à poser la question de la liberté des territoires et des hommes d'òc et nous permet d'exprimer notre solidarité envers nos camarades victimes des différentes répressions impérialistes dans le Monde.

    Pour une Occitanie libre et internationaliste !

     

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    Les menbres de COmbat d’oc, Anaram Au Patac, Hartera ont rédigé un appel:

    APPEL A LA REFONDATION DU MOUVEMENT DE LIBERATION OCCITAN

    L’Occitanie existe puisqu’elle a une histoire”. IEO. 1979

    Aujourd’hui, l’Occitanie est à un tournant de son histoire. Jamais depuis les années 70 le mot «occitan» n’a été dans autant de bouches. Une frange de la population, et la jeunesse en particulier, prend conscience de la nécessité de défendre la terre et la langue, une langue qui se débarrasse peu à peu l’image péjorative créée par la République française.

    Paradoxalement, jamais notre culture n’a été autant menacée de disparition. Notre existence politique en tant qu’occitans est quasi nulle. Elle est pourtant indispensable, justifiée par l’existence historique d’un peuple aujourd’hui en manque de conscience.

    Les Etats français, espagnol et italien, en cherchant à éradiquer la spécificité occitane ainsi que toutes les cultures qui se trouvent sous leur administration, répondent à une logique capitaliste, exploitation et domination (l’impérialisme). En Occitanie, s’imposent depuis des siècles toutes les formes de la conquête : militaire, politique, économique, sociale, culturelle et artistique.

    L’Occitanie est un espace rural, en train de perdre sa substance humaine: les industries ont disparu des villes, laissant place au tourisme, à la recherche de haute technologie, espace dépendant d’un autre plus puissant, et dans cet espace, on puise des richesses, des hommes, de l’énergie, on trouve des espaces de loisir.
    Parallèlement, au niveau international, on assiste à la fin de la séparation pays impérialistes/pays dominés, synonyme de contraste entre pays industrialisés/pays non industrialisés, laissant place à une centralisation d’avantages associés aux « cinq monopoles nouveaux des centres impérialistes » : contrôle des technologies nouvelles, des ressources naturelles, du système financier global, des communications et des armements de destruction massive).

    L’Occitanie n’a jamais constitué dans l’Histoire une entité politique cohérente, tout en demeurant une aire culturelle majeure de l’Europe, ayant perdu au fil des siècles la maîtrise de son destin économique et culturel : annexions des territoires (Croisade albigeoise entre autres), changement profond des comportements culturels et linguistiques, émigration ou intégration à la fonction publique des populations pour cause économique, et aujourd’hui «mobilité». L’homme n’aurait plus besoin de racine, plus d’attachement à une territoire, des hommes et des femmes hors-sol.

    Mais face à cette situation des poches de résistances populaires existent. Que ce soit pour défendre la terre qui fasse vivre les hommes et les femmes qui la travaillent, contre les projets d’infrastructures qui ne servent que les intérêts du capital, et détruisent ou transforment durablement notre environnement.
    Les initiatives sont aussi nombreuses pour tisser de nouveaux liens humains mis à mal par le consumérisme et l’individualisme, de la solidarité entre exploités et opprimés, pour renouer avec la culture du pays et redonner un sens à nos existences.
    Toutes ces résistances, ajoutées aux luttes des travailleurs pour le maintien des emplois et l’amélioration des conditions de travail et de vie, sont aussi la spécificité de l’Occitania.
    Toujours rebelle et souvent radicale dans ses actions, l’Occitanie résiste, comme résistent les peuples du Sud ou des pays dits émergents, bien décidés à s’approprier les technologies nouvelles et se réapproprier le contrôle de ses ressources.

    Aujourd’hui nous en arrivons à la conclusion que la structure politique existante animée par les militants révolutionnaires occitans n’est plus suffisante. Nous sommes donc au bout d’un cycle, et au début d’un autre.
    Nous nous devons d’être à la hauteur de l’espoir grandissant porté par nos convictions occitanistes et autogestionnaires, dans un contexte social des plus alarmants. En s’inscrivant dans la continuïté des mouvements occitanistes d’après 1945, nous souhaitons bâtir dès à présent un nouveau mouvement pour investir le champ politique en Occitanie, que cec soit dans la rue ou par le biais des élections locales.

    Nous voulons bâtir un projet sur la base de l’unité populaire (communiste, libertaire, autonome ..), sans dogme, ni modèle de concept, luttant contre toutes les formes de domination et d’exploitation (colonialisme, fascisme, patriarcat, capitalisme), résolument opposé à toute forme de discrimination (fascisme identitaire, xénophobie, homophobie, racisme, sexisme …).
    Les occitans souffrent de ne pas connaître leur propre histoire. Le mouvement que nous sommes en train de construire doit ainsi se réapproprier l’histoire d’Occitanie et de ses luttes, et ne pas laisser l’Etat français perpétuer l’histoire des vainqueurs et du régime politique dominant.
    L’Occitanie est spécifique de part son histoire et sa situation actuelle, ainsi nous nous devons de proposer un système politique tout aussi spécifique à la société occitane tout en bénéficiant des expériences passées et présentes des mouvements révolutionnaires, ouvriers et paysans.

    Tant que les occitans ne s’organiseront pas indépendamment des organisations françaises, espagnoles et italiennes, notre avenir, ne sera pas entre nos mains et l’Occitanie restera une multitude de Régions ou provinces françaises, espagnoles et italiennes.

    Autogestionnaire et pour l’autodétermination, ce véritable projet révolutionnaire doit prendre en compte chaque aspect de la domination. «Vivre et décider au pays »: ce slogan hérité du Larzac des années 70 n’a jamais été autant d’actualité et doit maintenant être au centre de toutes nos actions en faveur d’une société occitane libérée de toutes contraintes et libre de s’organiser comme elle l’entend.

    D’où que vous veniez, vous pouvez dès à présent intégrer cette dynamique et apporter votre contribution au projet politique en construction. Toutes les expériences de lutte et de vie sont nécessaires et chacun doit apporter sa pierre à l’édifice pour en finir avec la dépossession générale, pour enfin reprendre en main nos vies et notre Histoire.

    A chacun de prendre parti, à chacun de mener l’offensive.

    Rejoignez- nous, nous vous attendons !


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