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  • En dépit de ses propres engagements de campagne, le nouveau président François Hollande a fait le choix, dès son arrivée au pouvoir, d’intensifier la politique de répression menée par la France contre les militants du Pays Basque. S’inscrivant dans le prolongement de plus de trente ans de dérobades et de trahisons, le gouvernement « socialiste » continue donc de criminaliser le militantisme basque au lieu de s’inscrire dans l’accompagnement du processus de paix actuellement en vigueur.  
    Militante pacifique, Aurore MARTIN n’est qu’une nouvelle victime de la raison d’Etat, son arrestation n’étant qu’un prétexte à Valls et ses sbires pour attiser les braises d’un conflit tout prêt à se rallumer. A l’heure de l’apaisement en Euskadi, « l’affaire Aurore MARTIN » n’est donc pas une faute politique mais bien un sombre calcul de politiciens qui préfèreraient assister à un embrasement armé du Pays Basque plutôt qu’à une victoire dans les urnes des mouvements autonomistes et indépendantistes. Mépriser le Pays Basque, sa population et ses institutions, arrêter des citoyens pacifiques, criminaliser le militantisme, provoquer un nouveau conflit… : plutôt les armes et l’agitation que la défaite dans les urnes, telle est la dangereuse stratégie des gouvernements français et espagnol.

    Dans cette « République », sous ce gouvernement, nous sommes tous des citoyens en sursis dont la liberté semble conditionnée au bon vouloir de dirigeants aux ordres du capitalisme. Pour la « raison d’Etat » le Parti « Socialiste » fait taire une militante pacifique et participe à la remise en cause générale du droit d’opinion et de libre expression. Nous sommes tous des Aurore MARTIN et "quand il n’y aura plus personne pour protester"…

    C’était il y a un peu plus d’un mois et il est encore plus nécessaire aujourd’hui d’interpeller les parlementaires de notre région sur cette injustice. Pour une certaine idée de la Liberté, pour ne pas qu’Aurore retombe dans l’oubli !

    Voici un exemple de lettre-type rédigée par la C.A.R.A. et destinée à une parlementaire de la "majorité gouvernementale" de notre région (à faire tourner) :           

    "M. Jean....      
    9 avenue du....           
    63... CLERMONT-FERRAND         


    A Mme la députée ......         
    12 rue .....       
    63000 CLERMONT-FD      

    Mme la parlementaire, 

    J’entends par ce courrier attirer votre attention sur la situation tragique vécue par l’une de nos concitoyennes, Mme Aurore MARTIN, arrêtée le jeudi 1er novembre par les forces de police françaises puis rapidement extradée vers l’Espagne sous couvert de l’exécution d’un mandat d’arrêt européen.      

    Mme Aurore MARTIN était recherchée en Espagne pour « faits de participation à une organisation terroriste et terrorisme ». La justice espagnole lui reproche sa participation en 2006 et 2007 à des réunions publiques du mouvement politique basque Batasuna et la rédaction de plusieurs articles dans le journal Gara. Mme Aurore MARTIN est en effet membre de Batasuna, organisation politique légale et reconnue comme telle sur notre territoire. Ce mandat d’arrêt européen, émis contre une citoyenne française, vise donc des faits interdits en Espagne mais autorisés en France.   

    L’article 695-22 du Code de procédure pénal prévoit pourtant plusieurs conditions sous lesquelles un Etat peut ne pas donner suite à un mandat d’arrêt européen. Il peut ainsi être refusé « s’il est établi que le dit mandat d’arrêt a été émis dans le but de poursuivre ou de condamner une personne en raison de son sexe, de sa race, de sa religion, de son origine ethnique, de sa nationalité, de sa langue, de ses opinions politiques ou de son orientation sexuelle ». Il semble donc apparaître que pour le gouvernement socialiste, et pour la « majorité présidentielle » à laquelle vous êtes affiliée, l’acharnement mis en œuvre par l’Etat espagnol contre une militante politique française d’un parti légal, n’est pas considéré comme une discrimination politique.
    De plus, selon la Ligue Française des Droits de l’Homme, les juridictions espagnoles qui viennent d’obtenir l’extradition de Mme Aurore MARTIN sont des juridictions d’exception, dénoncées par la Cour d’appel de Pau comme « ayant cautionné des actes de torture » et pour cette raison se sont vues refusées de précédentes demandes d’extradition.
    Doit-on alors, selon-vous, s’inquiéter de voir l’Etat français participer à la répression d’une militante et avaliser dans le même temps les accusations de « terrorisme » quant aux faits de participations à des réunions publiques ?    
    Doit-on s’attendre, sous le nouveau gouvernement socialiste, à vivre une restriction de la liberté d’expression politique ?      

    A l’heure de la pacification de la vie politique au Pays Basque, les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur M. Manuel VALLS (El Pais, 28 octobre 2012), et le rôle du gouvernement français dans l’arrestation et l’extradition de Mme Aurore MARTIN, sont autant de démarches incompréhensibles et condamnables. La nouvelle volonté affichée par le gouvernement socialiste de criminaliser les militants politiques est une grave provocation qui pourrait mener à une possible remise en cause du processus de paix enclenché par la gauche indépendantiste basque.      
    Ces déclarations et ces actes violents sont d’autant plus surprenants que la « majorité gouvernementale » et son Président n’ont pas toujours affiché la même intolérance à l’égard de la question basque, et de manière plus générale à l’égard des cultures dites « minoritaires » sur le territoire français. Le 27 juillet 2011 le candidat François HOLLANDE manifeste ainsi son soutien à Mme Aurore MARTIN réclamant la « clémence » au nom des « choses justes » (France Bleu Pays Basque). Quelques mois plus tard le programme du candidat socialiste à l’élection présidentielle reprenait à son compte l’une des revendications des mouvements dits « régionalistes ou autonomistes » sur la nécessité de ratifier la « Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ». Depuis le résultat des urnes cela ne semble pourtant plus être une priorité.           
    Doit-on comprendre que les engagements du candidat-Président, dont vous soutenez désormais l’action au sein de la « majorité présidentielle », ne seront pas tenus ?     
    A l’heure de la victoire politique dans les urnes des mouvements indépendantistes basques aux dernières élections espagnoles (Parlement de la Communauté autonome basque, octobre 2012), à quel jeu dangereux de déstabilisation se prête aujourd’hui le nouveau gouvernement français ?   

    En tant que parlementaire du groupe majoritaire à l’Assemblée Nationale, élu de la « majorité présidentielle » et représentante de la ..... circonscription du Puy-de-Dôme à laquelle je suis électoralement affilié, pouvez-vous répondre à mes différentes inquiétudes et interrogations et m’informer de vos différentes actions et prises de position sur les faits soulevés par ce courrier.

    Dans l’attente de vous lire.   
    Veuillez agréer, Madame la députée, l’expression de mes salutations distinguées."


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    Si Aurore Martin vous fait peur - la Parisienne... por Mediapart


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