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Depuis quelques temps, un mouvement identitaire extrémiste de droite se développe dans la France entière. Dans les régions occitanes, ce mouvement s’appuie volontiers sur diverses thèses reliant leur combat à la problématique occitaniste, en n’hésitant pas à insister sur des thèmes fédérateurs et des slogans mis en valeur par des associations ou artistes n’ayant en aucun point des idées communes avec les leurs.
Tentative de vampirisme idéologique, ce sont sous ces dehors à priori fédérateurs (combat contre le centralisme démocratique, contre l’impérialisme américain, contre la société de consomnation, contre la malbouffe) qu’ils amorcent les personnes crédules pour les amener à la vraie nature de leur combat : la haine et le rejet des personnes issues de l’immigration extra-européennes.
Sans revenir sur le fond même de leur pensée politique, dont l’obscurantisme a déjà été assez combattu, nous souhaiterions apporter quelques précision quand à leurs prétentions à la maquiller sous un aspect occitaniste.
La véritable finalité de ces mouvements n’est bien sûr pas la défense de la culture occitane, encore moins de la langue, qu’il ne maîtrisent de toute façon pas comme le laisse facilement supposer l’ensemble de leurs publications rédigées en français. Tout leur argumentaire vise en fait à défendre une prétendue identité occitane, provençale ou niçoise (on notera le fameux syndrome des poupées russes qui consiste à diviser à l’infini la France puis l’Occitanie) qui viendrait s’opposer à une identité maghrébine (à des « bandes », selon leur terminologie). Leur finalité étant d’opposer à la prétendue organisation de ces fameuses « bandes », des « clans » (ce terme choisi par eux n’est pas anodin…) dont les membres seraient issues d’une prétendue ethnie homogène (occitane, provençale, niçoise, bretonne, française, etc…) qui se regrouperait sous une bannière commune afin de pouvoir leur opposer un contre-poids.
Si l’on peut passer d’emblée sous les phatasmagoriques élucubrations qui verraient les gens issus de l’immigration nord-africaine se composer en bandes plus ou moins organisées, on peut s’interroger sur les prétentions de ces identitaires à leur opposer une résistance de type clanique, en y adjoignant la bannière de la langue et de la culture occitane.
L’Occitanie, malheureusement pour eux, n’a jamais fonctionné comme un état organisé sur des bases ethniques. Bien pire, la seule unité que prétend avoir ce vaste ensemble s’étalant des Alpes aux Pyrénées est celui de sa langue. Au moyen-âge, les terres occitanes frayaient bien plus volontiers avec les arabo-andalous qu’avec les barbares francs venus du nord. Et si Charles Martel arrêta les arabes à Poitiers, c’est que les pays occitans leur laissèrent la porte ouverte, voire même les assistèrent contre les français.
C’est vers la méditerrannée que se tourne la culture occitane, en Provence et en Languedoc particulièrement. La brillante civilisation des troubadours qui rayonna sur l’Europe n’aurait sans doute jamais vu le jour sans celle des poètes arabo-andalous, de même que les universités d’Occitanie, fondées par les musulmans et les juifs au Moyen-Age, étaient renommées dans toute l’Europe pour les enseignements humanistes qu’elles dispensaient. Le plus désespérant pour les identitaires, c’est que l’expulsion des infidèles, des juifs en particulier, est venu non pas d’un mouvement occitano-occitan mais du rattachement des provinces du Languedoc à la France. Expulsées du Languedoc au XIIIème siècle par édit du roi de France, Philippe le Bel, ces populations se réfugièrent dans la partie d’Occitanie restée indépendante, la Provence, jusqu’à son rattachement à la France en 1481, ou l’édit d’expulsion les envoya, comble du paradoxe, dans les états du comté venaissin. Il y laissèrent de nombreuses industries, de splendides synagogues et même un dialecte occitan aujourd’hui disparu, le shuadit, étonnant mélange d’hébreu et d’occitan.
C’est de cette culture occitane qui fut ravagée non pas par d’éventuelles bandes organisées mais par de fringants européens que se réclament aujourd’hui bon nombre d’associations occitanistes dont nous faisons partie. Une culture vivante, qui cherche dans la proximité, la découverte des autres cultures, les moyens d’enrichir la sienne.
L’Occitanie est un pays du nord de la méditerrannée, bien plus que du sud de l’Europe. C’est en niant ces liens historiques et culturels qui sont un héritage commun, au delà des langues et des religions que ces identitaires développent un argumentaire fallacieux et mensonger, aux relents paranoïaques et hors de propos.
Il est important de dénoncer ces mensonges qui fleurent bon les délires négationnistes dont ils se réclament également et de démontrer, si besoin était, à quel point leur idéologie se base sur une absence totale de la connaissance de la culture et de la langue qu’ils prétendent défendre.
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Nouvelles affiches d'Anaram Au Patac Auvergne : l'une sur la ruralité, l'autre sur le capitalisme.
N'hésitez pas à venir à notre local sur les facultés clermontoises (local situé à la faculté de Lettres et Sciences Humaines, premier étage entre les amphis 2 et 3) ou à nous contacter (aap-auvernha@hotmail.fr) pour vous en procurer !
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Venez nous rencontrer à notre nouveau local sur les facultés clermontoises !
Local commun situé au pôle Gergovia Lettres et Sciences Humaines, premier étage entre les amphis 2 et 3 !
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Si nous sommes tous et toutes rassemblés aujourd'hui c'est pour dire ça suffit !
Ces deux dernières semaines la police est intervenue violemment et plusieurs fois dans les rues paloises. Elle s'en est pris aux étudiants, en a tabassé plusieurs et arrêtés d'autres. Jeudi soir,
c'est contre le public d'un concert dans le quartier du Hédas que la police s'en est pris. A chaque fois des violences et des propos impardonnables ont été tenus par les forces de l'ordre. Et en particulier par les agents de la BAC, la brigade soit disant anti-criminalité.
Des brigades qui sont au centre de la politique répressive du gouvernement. Ainsi en toute impunité les cow-boys de la BAC intimident, humilient et frappent des jeunes, tous les jours dans l'Etat français.
Les témoignages sont sans nombres sur les pratiques de ces agents sensés nous servir et que nous payons par nos impôts, les taxes et les amendes qui se multiplient pour un oui ou un non.
Ces dernières semaines la violence policière s'est accrue contre les mouvements sociaux et les initiatives contestataires. Des dizaines de personnes ont été arrêtées dans le cadre de manifestations.
Les étudiants sont ces jours-ci la cible, partout, d'une répression féroce après plus de deux mois de grève, et 2 jeunes ont perdu l'usage d'un oeil après des tirs de flash-ball par la police.
C'est une véritable politique d'intimidation que mène le gouvernement français. Jour après jour la liste des interdits s'allonge et la présence policière se renforce. Sur les routes, dans les rues, les centres villes et les quartiers. Une présence policière, qui par ses uniformes paramilitaires modernes, inspirés des séries télévisées américaines, prend des airs d'occupation. Nous sommes de plus en plus
nombreux a avoir subi des intimidations lors d'un contrôle autoroutier, d'un contrôle de papiers. Il nous est interdit de dire ce que l'on pense, nous ne pensons même pas à contester ce harcèlement... qui nous le savons est dicté par des quotas.
Et aujourd'hui, face à la crise et aux mouvements sociaux et contestataires qui se multiplient, cette présence que l'on nous impose prend une dimension encore plus politique. Pendant longtemps la
violence s'exerçait principalement contre les quartiers et les jeunes, les laissés pour compte de la société.
Aujourd'hui elle s'étend à toute la société.
Toute la société ? En fait non pas tout à fait. Car il n'y a pas de gros patron, de banquiers ou de bourgeois victimes de bavures policières. Il n'y a que des chômeurs, des gens qui travaillent... ce ne sont jamais des gens fortunés qui finissent en garde à vue pour rébellion ou aux urgences. C'est nous, c'est vous !
On nous voudrait soumis et terrorisés par la violence policière. Mais nous n'avons pas peur !
Nous ne nous laissons pas intimider et nous résistons ! Si l'Etat croit nous forcer a rester chez nous devant la télé, frustré à regarder le contrôle de nos vies nous échapper il se trompe.
Et si la justice continue à laisser impunies les délinquants policiers et à condamner les victimes des bavures et du système, et bien de plus en plus, la police et l'autorité en général auront à faire face à un population rebelle.
L'histoire le prouve, la répression et l'oppression n'assurent pas un calme éternel et encore moins la paix sociale. Si comme le semble le prouver l'orientation prise par l'Etat français, l'Europe et une grande partie de l'occident, nos gouvernements pensent bâillonner les peuples face à la crise de leur système qui s'accentue, nous leurs répondons qu'il ne font que construire la haine. La haine de
l'autorité, la haine de l'Etat et la haine des flics.
Alors, nous, nous prenons nos marques et nous appelons tout le monde à la vigilance.
Soyons solidaires !
Nous n'avons pas peur !
Resisténcia e dignitat !
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Pau, lo 27 de març de 2009
Dijaus lo 26 de març, Anaram Au Patac qu'organizè un concèrt dens lo son locau ded la Tor deu Borrèu au Hedàs. Aqueth concèrt que s'ei acabat, com previst, abans 10 òras deu ser per arrespectar au mei possible los vesins deu quartièr.
La serada qu'a seguit, coma de costuma, a l'estanquet de la Tor deu Borrèu, pendent las òras d'ubertura legaus, e dab un centenat de personas a l'exterior, shens nat problèma particular a signalar.
A miejanuèit, mantuns vehicules de polícia que son baishats dens lo quartièr deu Hedàs, e qu'an interpelat un joen. En seguir, los policièrs qu'an jetat 4 a 5 bombas lacrimogènas de cap tau monde amassat per davant l'estanquet, shen nada requerida ni avertiment.
Ua militanta d'Anaram Au Patac, ensenhanta dens lo parçan tolosan, qu'estó trucada per la BAC, Brigade Anti-Criminalité. Evacuada a l'espitau, lo medecin de las urgéncias que li a remetut un certificat medicau dab 5 dias d'ITT. Qu'ei dens l'incapacitat au dia de uei d'utilizar la man esquèrra.
Cap a d'aqueras violéncias policièras, cèrtas personas an jetat tres canetas au ras de la polícia. Un cinquantenat de personas, dens l'incapacitat de erespirar en per'mor deus gas jetats dens las carrèras vesinas, que's son amassats dens lo locau noste. Un joen qui's volè esluenhar qu'estó arrestat dab violéncia, mantuns testimònis que l'an vist la matraca devath lo còth, los uelhs virats.
En detz dias sonque, la repression policièra a Pau qu'a utilizat tres còps gas lacrimogènas – dus còps contra los estudiants – dab ua violéncia de non pas compréner. Aqueras faiçons inadmissiblas que son de hicar dens un contèxte exagonau de repression sistematica de tot movement popular, a l'imatge deus dus joens, a Naoned/Nantes e Tolosa qui's son perduts un uelh arron tirs de flahsball. La Brigade Anti-Criminalité, dab lo pretèxte de har arrespectar la lei, utiliza metòdes de cocarros.
Anaram Au Patac, dab lo sostien de la Joenessa Marxista de Pau, que denóncia un Estat policièr qui sembla non pas mei suportar tota opausicion politica.
Atau qu'aperam a manifestar contra las violéncias policièras aqueste diluns lo 30 de març a 6 òras deu ser, per davant la prefectura deus Pireneus Atlantics.
Hartèra de la violéncia d'Estat ! Cò que volem: justícia e libertat !
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Ce jeudi 26 mars, Anaram Au Patac organisait un concert dans son local de la Tor deu Borrèu au Hedas. Le concert s'est terminé, comme prévu, avant 22h afin de respecter au mieux les voisins du quartier.
La soirée a continué comme d'habitude dans le bar, pendant les heures d'ouverture légales, et avec une centaine de personnes à l'extérieur, ceci sans aucun problème particulier à signaler.
A minuit, plusieurs véhicules de police sont descendus dans le quartier du Hédas et ont interpellé un jeune. Les policiers ont ensuite jeté quatre à cinq bombes lacrymogènes vers le monde réuni devant le fronton, sans aucune sommation ni avertissement.
Une militante d'Anaram Au Patac, enseignante dans la région toulousaine, a été frappée par la BAC, Brigade Anti-Criminalité. Evacuée à l'hôpital, le médecin des urgences lui a remis un certificat médical avec 5 jours d'ITT. Elle est aujourd'hui dans l'incapacité d'utiliser sa main gauche.
Face à ces violences policières, certaines personnes ont jeté trois canettes près de la police. Une cinquantaine de personnes, dans l'incapacité de respirer à cause des gaz jetés dans les rues voisines, se sont réfugiés dans notre local. Un jeune qui voulait s'éloigner a été arrêté avec violence, plusieurs témoins l'ont vu la matraque sous le cou et les yeux révulsés.
En dix jours seulement, la répression policière à Pau a utilisé trois fois des gaz lacrymogènes – deux fois contre les étudiants – avec une violence incompréhensible. Cette attitude inadmissible doit être remise dans un contexte hexagonal de répression systématique de tout mouvement populaire, à l'image des deux jeunes de Nantes et Toulouse qui ont perdu un oeil après des tirs de flashball. La Brigade Anti Criminalité, sous prétexte de faire respecter la loi, utilise des méthodes de voyous.
Anaram Au Patac, avec le soutien de la Jeunesse Marxiste de Pau, dénonce cet Etat policier qui ne semble supporter dorénavant aucune opposition politique.
Ainsi nous appelons à manifester contre les violences policières ce lundi 30 mars à 18 heures, devant la préfecture des Pyrénées Atlantiques.
Assez de la violence d'Etat ! Ce que nous voulons: justice et liberté !-----------------
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